Max Gallo, superman!
Moi, je veux bien, mais comment Max Gallo peut-il écrire un livre, que dis-je, un pavé tous les 6 mois (voire moins parfois) ? Je dis ça car je viens de recevoir Louis XIV, tome 1 : Le Roi-Soleil, qui sort le 17 septembre prochain chez XO Editions. Comme d’habitude, il fait plus de 400 pages (et le tome 2 : L’hiver du grand roi sort en novembre). Le nouvel académicien n’arrête pas de publier des romans, des essais et des biographies historiques à tire-larigot alors, je m’interroge. Un jour, alors qu’il m’avait invité dans son appartement de la place du Panthéon, je lui avais posé la question. Sa réponse, nette et tranchante, m’avait incité à ne pas insister sur ce point délicat: « Je m’impose 4 000 mots par jour et 2 500 pages par an. » Depuis 1964, année de la publication de son premier livre, ce stakhanoviste du travail levé tous les matins avant l'aube écrit comme on mange et comme on respire, la nuit et le jour, sur des cahiers ou des carnets. C’est ce qu’il prétend depuis toujours. Frédéric Dard était plus raisonnable. Lui, il expliquait que c’était une page par jour, mais une page tous les jours. Très sincèrement, je n’ai rien contre Max Gallo. Il incarne la permanence d'un genre populaire et narratif qui est une extraordinaire machine à faire lire pour des millions de personnes. Son but principal est de réconcilier les Français avec leur passé. Mais que l’on ne me fasse pas avaler que le monsieur écrit seul dans son coin sans aucune aide. Je ne parle pas de nègres (et encore…) mais au moins de documentalistes, de personnes chargés de fouiller dans les archives historiques, de lui écrire ensuite des fiches de synthèses ou je ne sais pas quoi de ce genre. Il est impossible d’abattre autant de travail dans la solitude la plus totale. Il a un truc, mais lequel ? Je trouve stupide de nous faire croire le contraire. Et Max Gallo n’est pas stupide, juste un peu fier et orgueilleux. Je suis comme lui, certes, je ne lui jette donc pas la pierre. Encore une fois, son parcours est admirable. Celui d'un enfant de Nice, d'origine italienne, devenu à force d'études agrégé d'histoire, éditeur, écrivain, député, secrétaire d'État et désormais membre de l'Académie française. Mais, il faut aussi trouver du temps pour mener à bien toutes ses activités, non ? Ceci verse gaillardement de l’eau à mon moulin. J’écris cette note car je ne supporte plus le silence et l’hypocrisie autour des petits arrangements entre collaborateurs cachés, écrivains et éditeurs. Tout le milieu littéraire s’amuse de ces magouilles mais personne ne dit rien. Et ça m’énerve. Et quand un truc m’énerve, faut que ça sorte !
Et si vous n’êtes pas content, faites gaffe, sinon, sur le même thème, j’ai en rayon Gérard de Villers. J’suis cap !
Rastignac
Rastignac